Les flottes nationales de transports aérien et maritime seront renforcées par l’acquisition de 15 nouveaux avions au profit d’Air Algérie ainsi que par des navires de transport de voyageurs, de marchandises et de céréales pour les entreprises maritimes concernées par ces activités.
Par Feriel Nourine
Des orientations ont été données dans cet objectif par Abdelmadjid Tebboune lors de la réunion du Conseil des ministres tenu dimanche, indique un communiqué de la Présidence. Dans le cas du transport aérien, «la compagnie aérienne Air Algérie a été autorisée à acquérir 15 avions pour l’ouverture de nouvelles lignes notamment vers des pays africains et asiatiques», alors que pour le transport maritime, il est question «de navires de transport de voyageurs, de marchandises et de céréales», a précisé le communiqué.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé le nouveau programme des vols d’Air Algérie en prévision de la saison estivale. Ce programme devant être publié par décret exécutif, a fait savoir la même source. Le choix d’une telle procédure pour annoncer le nouveau programme des vols d’Air Algérie semble avoir été dicté par ce qui s’était passé en mars dernier, lorsque la compagnie nationale avait annoncé, à deux reprises, des programmes de vols supplémentaires avant de supprimer les communiqués y afférents publiés sur son site, créant un embrouillamini parmi sa clientèle qui attendait un renforcement des dessertes de et vers l’Algérie, après une reprise plutôt timide effectuée en juin dernier par la compagnie.
Ce motif a même été avancé par des observateurs pour expliquer le limogeage du ministre des Transport alors en fonction, Aïssa Bekkai, tandis que le communiqué de la Présidence avait indiqué que ce dernier avait été remercié pour «faute grave», sans pour autant préciser de quelle faute il s’agissait. En effet, le limogeage de M. Bekkai avait été rendu public au lendemain de l’annonce par la tutelle d’un programme supplémentaire pour les vols d’Air Algérie vers les différentes destinations internationales, à raison de 108 vols par semaine, à partir du 15 mars.
Après plusieurs jours de vide communicationnel de la part d’Air Algérie, les responsables du secteur avaient repris langue avec des clients désemparés pour leur annoncer un programme de vols supplémentaires, entré en application à la fin du même mois de mars. Lequel comptait 64 vols hebdomadaires, avec un net avantage au réseau européen qui a bénéficié de 60 vols, dont 49 vols pour la seule France, alors que 4 vols supplémentaires seulement ont été programmés pour le Moyen-Orient.
Les compagnies aériennes étrangères avaient bénéficié du même quota accordé à la compagnie nationale, mais ce renforcement est resté insuffisant après le recul manifeste de la pandémie de coronavirus et la levée des mesures sanitaires qui autorisent une reprise de la vie normale et un retour en force des passagers dans les aéroports internationaux. Une insuffisance qui s’exprime d’ailleurs à travers la quasi-totalité des vols internationaux reliés à l’Algérie. Lesquels affichent complets alors que la saison estivale approche à grands pas et promet un rush de voyageurs vers les aéroports du pays, notamment ceux de la communauté étrangère établie à l’étranger qui se déplace massivement durant cette période. Elle le fera encore cette année en comptant sur l’assouplissement des restrictions nécessaires au niveau des aéroports, mais aussi sur des prix de billets revus à la baisse, suite aux instructions données en ce sens par le président de la République, il y a quelques jours. D’où le renforcement qui va être opéré via le programme supplémentaire pour l’été, validé par le Conseil des ministres, avant d’être communiqué sous forme de décret exécutif.
Il y a lieu de noter par ailleurs que si le renforcement de la flotte du pavillon national est appelé à servir les lignes à destination de l’Afrique et l’Asie, c’est sans doute parce que les relations économiques entre l’Algérie et de nombreux pays de ces deux continents sont en train de connaître un essor qui pâtit malheureusement d’un programme de transport peu favorable aux opportunités d’échanges offertes de part et d’autre. n
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