Les Algériens ont opté, cette année, pour des vacances locales, le choix étant large avec plus de 1 500 km de littoral et des paysages aussi variés qu’époustouflants, en dépit d’un déficit en infrastructures et des lacunes dans les services.
L’absence d’engouement, cette saison estivale, pour la destination Tunisie est flagrante aux postes frontaliers, dont celui d’El-Haddada, à Souk-Ahras. C’est ce qu’a pu constater le Jeune Indépendant.
Quelques voitures seulement et une dizaine de voyageurs attendent leur tour tranquillement dans le poste frontalier d’El-Haddada (Souk-Ahras) pour passer de l’autre côté de la frontière.
Situé à 45 km du chef-lieu de la wilaya de Souk-Ahras, le poste frontalier d’El-Haddada est réputé pour être l’un des plus fréquentés durant la saison estivale. Or, depuis la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie, le 15 juillet dernier, l’afflux des voyageurs demeure « timide ». On est bien loin des files d’attente interminables pour le passage vers Sakiet Sidi Youssef, du côté tunisien.
Seulement 61 000 touristes algériens sont entrés en Tunisie durant la seconde quinzaine de juillet, selon les données des autorités tunisiennes, soit un quart du nombre habituel d’entrées en Tunisie à cette période, alors que les prévisions tablaient sur un million de touristes algériens.
La Tunisie, première destination touristique des Algériens, n’a pas la cote cette année. Après deux ans de restrictions sanitaires imposant la fermeture des frontières, les Algériens ont enfin renoué avec le tourisme local. Des villes comme Jijel, Annaba, Boumerdès ou Mostaganem sont submergées de vacanciers venant des quatre coins du pays.
Hamid, un habitant de cette région frontalière qui se rend à la ville tunisienne du Kef (nord-ouest de la Tunisie) pour une visite familiale, a indiqué au Jeune Indépendant que ce poste frontalier est d’habitude pris d’assaut par les vacanciers à partir du mois de juin, et ce jusqu’au début du mois de septembre. Il a exprimé son étonnement quant au nombre timide de voyageurs enregistrés cette année.
« Avant la crise de la Covid-19, la file d’attente des voitures arrivait jusqu’à la pompe à essence qui se situe à plus de 3 km du poste, de jour comme de nuit », a-t-il rappelé, relevant que depuis la réouverture des frontières, le nombre de voyageurs est très modeste.
Quant à Abderrazak, professeur d’enseignement primaire âgé de 33 ans et se rendant en Tunisie pour des vacances, il a affirmé au Jeune Indépendant que la seule motivation qui l’a poussé à faire ce choix était les prix attractifs des hôtels affichés par les Tunisiens, contrairement à ceux pratiqués en Algérie.
« J’avais l’intention de passer mes vacances en Algérie, mais après plusieurs jours de recherche, j’ai constaté que les prix étaient très élevés par rapport aux offres des Tunisiens », a-t-il expliqué, précisant que l’hébergement coûte énormément cher en Algérie, dépassant deux fois les prix en Tunisie.
Pour encourager les Algériens à voyager davantage en Tunisie, le président tunisien Kaïs Saïed avait décidé, le 31 juillet dernier, de ne plus les soumettre, au départ de la Tunisie, au test de dépistage contre le coronavirus aux points de passage frontaliers.
Il convient de rappeler que le test PCR est toujours demandé en arrivant en Tunisie si le voyageur n’a pas un schéma vaccinal complet. Pour les personnes vaccinées, il suffit de présenter un certificat de vaccination ou un passeport vaccinal.
jeune-independant / Par Mohamed Mecelti