Par Nabil Chaoui / jeune-independant
Le nombre des bébés qui naissent hors mariage est en nette augmentation à Annaba, égalant un chiffre encore jamais atteint depuis l’indépendance, a-t-on appris ce samedi de sources hospitalières. Mais le phénomène n’est pas réductible à Annaba mais à toutes les wilayas du pays notamment les grandes villes, selon les spécialistes.
Durant les six derniers mois, plus de 110 mères célibataires ont été prises en charge au niveau des structures hospitalières, afin d’accoucher dans l’anonymat, alors qu’auparavant on comptabilisait une moyenne de 115 enfants pour toute une année.
Ce phénomène touche tout particulièrement les couples en relations extra-conjugales et le milieu des étudiantes et en provenance des régions limitrophes de la wilaya d’Annaba, ont indiqué les mêmes sources au Jeune Indépendant.
Le phénomène a pris des proportions inquiétant pour les responsables en charge de ce dossier, qui ajoutent que ce sont ces jeunes filles abandonnent systématiquement leurs bébés à la maternité des hôpitaux, car ces mamans sont désemparées et terrorisées par le regard de la société.
“Ces chiffres sont loin de refléter le réalité compte tenu du fait tous ceux nés sous x ne son ni déclarés ni recensés», souligne-t-on de même source”.
Pour ces responsables, il est urgent de lancer des campagnes de sensibilisation sur ce sujet jusqu’ici tabou, mais qui doit être dénoncé, car en définitive, ce sont les enfants qui naissent dans ce cadre ” illégitime qui vont payer durant toute leur existence le prix de la légèreté de leurs parents”, a estimé une sage-femme qui a eu à procéder à des accouchements dans ces cas de détresse.
La plupart des grossesses n’était pas prévue, elle résulte d’une relation amoureuse non contrôlée, résultant aussi de l’absence de l’usage de la contraception. Ce qui est récurrent dans leur discours, c’est de ne pas avoir été prudentes et suffisamment sur leurs gardes surtout dans une relation où l’homme renie son acte ou n’avait aucune intention d’aller au mariage avec celle qu’il a engrossée.
Certaines ont tenté d’interrompre leur grossesse tandis que d’autres ont décidé la mener à son terme, en raison de leur âge avancé et de la crainte d’une infertilité imminente, voire du risque de ne plus avoir d’enfant.
Selon les mêmes sources, rares sont les géniteurs qui acceptent de « normaliser » leur situation en reconnaissant officiellement leurs enfants. Cependant, selon des sources proches de la DAS, les demandes d’adoption, en parallèle, se font de plus en plus nombreuses, dues à la stérilité des couples ou tout bonnement par devoir religieux.
“Ce phénomène a des répercussions positives pour ces bébés innocents qui sont placés dans des familles d’adoption où ils vont s’épanouir, a affirmé la sage femme. Mais qu’advient-il de ceux qui ne sont pas adoptés ? Même s’ils sont pris matériellement en charge par l’Etat, ils sont destinés à vivre dans la précarité affective, sans repères et sans véritable éducation, estime-t-on dans le milieu hospitalier.
Par Nabil Chaoui / jeune-independant