France : les Algériens ciblés par l’extrême droite après le meurtre d’une collégienne

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Vendredi dernier, le corps martyrisé d’une collégienne, prénommée Lola et âgée de 12 ans, a été retrouvé dans la cour de l’immeuble où se trouve le domicile familial, situé dans le XIX arrondissement de Paris. Quatre personnes, nées en Algérie, ont été arrêtées et mises en garde à vue à la suite de ce crime crapuleux. La principale suspecte, âgée de 24 ans, se trouve quant à elle en détention provisoire.

Très vite, cette affaire sordide a été récupérée politiquement par l’extrême droite française. A commencer par Eric Zemmour, candidat malheureux à la présidentielle de 2022, qui insiste sur les noms algériens des quatre suspects. Sur son compte Twitter, il s’est demandé lundi quand les Français allaient défendre leurs enfants « contre ces francocides qui sont toujours commis par les mêmes ».

Le même jour, il s’en est pris impétueusement au président français Emmanuel Macron, qui venait de qualifier de « crimes inexcusables » la répression sanglante des Algériens à Paris en octobre 1961. « Ce président pense toujours aux autres avant de penser aux nôtres. Sans cœur et sans honneur », a-t-il pestiféré en commentant un tweet de Macron.

Ce jeudi, c’était au tour de Marine Le Pen, la présidente du groupe du Rassemblement national (RN) à la chambre basse du Parlement français, de mettre son grain de sel. Elle appelle à la révision des accords de 1968 entre l’Algérie et la France qui, selon elle, « facilitent considérablement les flux migratoires » entre les deux pays.

Par ailleurs, elle est revenue à la charge en ce qui concerne la question des visas. « Je conditionnerai l’obtention de visas pour les Algériens au respect absolu des OQTF (Obligation de quitter le territoire français) », a-t-elle pointé sur Europe 1.

Sur les réseaux sociaux, une vraie cabale est lancée contre les Algériens depuis le début de cette semaine. Elle est menée principalement par des politiques et des militants d’extrême droite souvent partisans d’Eric Zemmour.

L’un d’eux est Damien Rieu qui ne cesse de faire l’amalgame entre la principale suspecte de ce crime et la communauté algérienne de France. Se basant sur une analyse bancale d’un politologue sur la chaîne Cnews, il a affirmé, hier mercredi, que 41% Algériens établis en Hexagone sont chômeurs et 50% des ménages vivent en HLM (logements sociaux).

D’autres ont jeté la suspicion sur les Algériens qui, d’après eux, ne se sont pas solidarisés avec la famille de la victime. C’est le cas d’un certain Renaud Grazioli, militant du RN, qui a versé dans l’approximatif en assurant avoir cherché vainement « des tweets d’Algériens qui conspuent les 4 meurtriers ». Bien sûr, c’est totalement faux.

Bien qu’elle ne faiblisse pas, la campagne anti-algérienne de l’extrême droite française est décriée. Mardi, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fustigé « l’indécence des personnes qui transforment cette histoire (le meurtre de la jeune collégienne) en tract électoral ».

Selon France Info, les parents de la victime se sont réfugiés à Fouqueureil, dans le nord de la France, pour éviter la récupération politique. « Ils ont coupé leur téléphone, ils ne regardent pas la télé. Ils ne veulent surtout pas de récupération politique », a confié le maire de cette commune à la même source.

Eric Zemmour et les cadres de son parti (Reconquête) participeront, ce jeudi en fin de journée, à une manifestation pour rendre hommage à Lola, précise Le Parisien. Pour lui, « il n’y aurait pas de manifestation si la suspecte avait été Française »…

Par Ennahar Online

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