Gaz algérien revendu par l’Espagne : Nouvelle mise en garde d’Alger

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Par Mohamed Kouini / jeune-independant

Nouvelle mise en garde d’Alger sur la question du gaz algérien acheté par l’Espagne. L’ambassadeur d’Algérie en Italie Abdelkrim Touahria a affirmé ce samedi que les autorités algériennes cesseraient d’approvisionner l’Espagne en gaz naturel si celle-ci venait à violer les derniers accords signés entre les deux pays.

Selon l’agence de presse italienne Nova, qui a rapporté la déclaration, le diplomate algérien a précisé que “si l’Espagne décide de revendre le gaz importé à l’Algérie a un autre pays, l’Algérie suspendra les approvisionnements”. “Si l’Espagne réexporte le gaz vers d’autres pays, soutient-il, l’Algérie sera contrainte de ne pas respecter ses engagements car Madrid sera dans ce cas précis la première a les violer”, a-t-il fait savoir.

Il est clair que le diplomate algérien évoque sans le nommer le Maroc, qui a sollicité l’aide de Madrid dans ses approvisionnements en gaz, d’autant que l’Espagne n’a plus de problème dans cette matière énergétique et a même développé de nouvelles plateformes dans la réinjection et le stockage du gaz GNL importé. Madrid ambitionnait de devenir d’ici un an ou deux un hub dans ce secteur et un véritable couloir dans l’acheminement du gaz et d’autres dérivés pétroliers pour toute l’Europe. Des milliards d’euros ont été investis dans cette optique.

Avec cette nouvelle mise, les autorités algériennes se montrent sceptiques et veulent certainement des garanties sur le respect des accords, d’autant que selon des observateurs, Alger n’est plus rassuré par Madrid depuis sa surprenante trahison sur la question du Sahara occidental occupé. Des rapports de confiance qui ont été rompus unilatéralement par le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

Pourtant, ce dernier multiplie des signes d’apaisement. Dernier en date est l’instruction du ministère de la transition écologique espagnol qui a ordonné à Enagás, en tant qu’opérateur et gestionnaire du système gazier espagnol, de créer un système de garanties d’origine pour le gaz arrivant en Espagne. Selon le magazine spécialisé ibérique El Periodico de la Energia, ce système de suivi et de gestion de gaz que Madrid veut mettre au point permettra une plus grande transparence des importations et des exportations espagnoles du gaz afin de répondre à ses obligations contractuelles surtout avec Sonatrach.

« Les quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, seront considérées comme non conformes aux engagements contractuels. Cela pourrait donc conduire à la rupture du contrat qui lie Sonatrach à ses clients espagnols », avait prévenu le gouvernement algérien dans un communiqué.

En cette période de tensions géopolitiques et économiques mondiales, Madrid cherche à fournir des garanties pour rassurer Alger, surtout que l’Europe veut rompre tout achat de gaz avec la Russie, premier fournisseur de gaz naturel. Actuellement des négociations sur les prix du gaz algérien sont en cours.

Le Maroc ne reçoit plus de gaz algérien depuis octobre 2021 lorsque l’Algérie a décidé de fermer le gazoduc GME, quand son contrat d’exploitation avait expiré.sur fond de crise diplomatique provoquée par le Makhzen et qui a conduit l’Algérie à rompre ses relations avec son ombrageux et hostile voisin de l’Ouest.

Par Mohamed Kouini / jeune-independant

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