Guerre d’Algérie : Un seul héros, le peuple
Les historiens sont unanimes : la Glorieuse Guerre de libération nationale était « une école vivante et modèle d’émancipation à suivre ». C’est aussi une « source d’inspiration pour tant de peuples ».
La Glorieuse Révolution est en effet, « unique en son genre» par la détermination et la forte volonté qui caractérisaient les éléments de l’ALN, soutenus par le peuple algérien qui était résolu à libérer la Patrie et à recouvrer sa souveraineté.
« Cela veut dire que si les Algériens ont bien résisté aux Français depuis 1830, c’est un groupe, ceux qu’on appelle les novembristes, qui ont permis l’indépendance nationale. C’est à partir de ce constat – légitime – du sacrifice de cette jeune génération et de cette lecture de l’histoire que s’est construit ce qu’on appelle le roman national, après l’indépendance», analyse Amar Mohand-Amer, historien et du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran.
L’histoire de cette guerre de 1954-1962 est « portée par les textes fondamentaux du pays » notamment la Constitution, poursuit Amar Mohand-Amer. Cela tient, selon lui, à la légitimité de novembre ou « le geste de novembre », explique-t-il en reprenant l’expression utilisée par l’historien Mohammed Harbi en référence au 1er novembre 1954.
Un roman national aussi écrit « dans le prolongement de ce que les Algériens ont fait pendant la colonisation, notamment dans toute la littérature des années 1930-1940 » ajoute-t-il, dans une déclaration au journal français Le Monde.
C’est pourquoi, un intérêt « particulier » est porté dans les programmes scolaires (algériens) aux événements de la guerre de libération nationale.
Depuis la réforme du système éducatif effectuée en 2003, l’enseignement de cette matière commence dès la troisième année de primaire, à l’âge de 8 ans.
« D’ailleurs, l’iconographie des manuels d’histoire est presque intégralement consacrée aux personnalités qui ont marqué la lutte contre le colonialisme et la guerre d’indépendance », relève-t-on.
Sur les premières et quatrièmes de couverture, les portraits de l’émir Abdelkader et du cheikh El Mokrani, grandes figures de la résistance à l’expansion coloniale du XIXe siècle, côtoient les résistants de la bataille d’Alger et les images historiques de manifestants brandissant le drapeau algérien.
Avant leur mise à disposition des enseignants et élèves, ces manuels sont soumis à des commissions relevant de l’Institut national de recherches en éducation, sous tutelle du ministère de l’éducation, auxquelles sont associées des institutions telles que le ministère des moudjahidine. « Nous n’avons parlé d’aucun accroc entre les différents protagonistes du mouvement d’indépendance », note Souad, traductrice.
« Oui, il y a des périodes de l’histoire de notre pays qui sont (oubliées) ou peu enseignées» confirme Ahmed Tessa. Pour lui, c’est le cas dans beaucoup de pays, y compris dans certaines démocraties.
« Il n’y a pas de falsification», estime pour sa part Amar Mohand-Amer, pour qui « le roman national ne cherche pas à nuancer, il ne s’attache pas aux acteurs mais au peuple, le peuple algérien héroïque».
Dj. Am / lapatrienews