Par Said OUSSAD / liberte-algerie
Un kilo de clous de girofle était affiché à 4 000 DA, hier, au marché d’Essedikia, alors qu’il plafonnait à 2 500 DA avant le début de cette troisième vague. Le thym, lui, était cédé à 1 400 DA et plus au même poids. Quant au citron, son prix est passé de 400 à 700 et 800 DA le kilo.
Les services de la Direction de commerce de la wilaya d’Oran sont intervenus, ces dernières heures, au niveau des marchés locaux, ainsi qu’au marché de gros des fruits et légumes d’El-Kerma pour investiguer sur les raisons de la hausse du prix du citron. L’opération de contrôle s’est soldée par la délivrance de PV à l’encontre de certains commerçants de cet agrume.
Cette initiative intervient après avoir constaté depuis une semaine, voire un peu plus, une augmentation exagérée du prix du citron dans les marchés d’Oran qui va de 400 DA à 800 DA le kilogramme, suivant la localisation géographique du commerce et de la qualité du produit.
Il faut dire que depuis que le citron s’est retrouvé dans différentes recettes alternatives contre la Covid, information relayée sur les réseaux sociaux faisant de plus en plus d’émules, les prix ont grimpé en flèche.
Un commerçant de fruits et légumes à Millénium 2, relevant de la commune de Bir El-Djir, qui vend le kilogramme de citron à 550 DA, affirme que la hausse des tarifs n’est pas forcément liée à la crise sanitaire, alors que son prix ne dépassait guère les 200 DA, quelques mois plus tôt. “Mes citrons viennent de Mascara et les prix ne sont pas fixés par les commerçants qui ne font que répercuter les augmentations à leur niveau.”
Il explique que le citron mis sur le marché n’est pas encore de saison, et que d’ici à deux mois, les prix retrouveront une certaine logique. Au marché couvert d’Essedikia, le citron est proposé, sans sourciller, entre 700 et 800 DA. Une disparité des prix différemment commentée, mais dont les contours restent incompréhensibles et évidemment dénoncés par l’ensemble des Algériens qui y voient un autre coup tordu des marchands de la crise.
Pour Abed Mouad, le coordinateur de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), bureau d’Oran, cette conjoncture reflète le principe de l’offre et de la demande qui répond à l’engouement des citoyens pour le citron. “Il n’y a pas de pénurie du produit, néanmoins, il y a augmentation”, affirme-t-il. Pourtant, et face aux augmentations excessives des prix, il reconnaît qu’il “y a des choses à revoir dans la chaîne de distribution, le contrôle et la spéculation”.
En tant qu’organisation, il explique qu’un appel a été lancé aux commerçants pour respecter la tarification en vigueur, précisant qu’en cas de pénurie, ce déséquilibre dans la mercuriale est imputé aux spéculateurs qui stockent les produits avant de les écouler au prix fort. Outre le citron, d’autres produits qui répondent à la même logique thérapeutique que l’agrume, à l’image du clou de girofle, du thym ou encore de la cannelle, ont également vu leurs prix s’envoler.
Ainsi, un kilogramme de clous de girofle était affiché à 4 000 DA, hier, au niveau du marché d’Essedikia, alors qu’il plafonnait à 2 500 DA avant le début de cette troisième vague, nous apprend un vendeur d’épices.
Le thym, lui, était cédé à 1 400 DA et plus au même poids. Des augmentations qui n’ont pas été suivies par tous les commerçants puisque certains d’entre eux ont décidé de ne pas profiter de ce contexte en gardant les mêmes prix.
Le gérant du magasin Épices et herbes Oran sis au passage Thierry, à proximité de l’hôtel Tassili, au centre-ville d’Oran, reconnaît qu’il existe un réel engouement pour ces produits depuis l’avènement de cette crise sanitaire.
Face à cette surenchère, il précise qu’il n’a procédé à aucune augmentation de ses prix tout en reconnaissant que le marché obéit avant tout au principe de l’offre et de la demande. Il ajoute, également, que la flambée des prix peut trouver son explication à la source, soit au niveau des importateurs, à l’exemple du clou de girofle.
Par Said OUSSAD / liberte-algerie