«Il ne manquait plus que je loue à des talibans» : refoulé d’un Airbnb, Sebti Bouadjadja dénonce le racisme dont il a été victime

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Par Inès de Rousiers / leparisien

De passage à Annecy pour visiter de la famille le 25 décembre, Sebti Bouadjadja, chef d’entreprise, s’est vu refuser au dernier moment la location d’un logement Airbnb déjà réservé et payé. Il dénonce un acte discriminatoire et les remarques racistes de la propriétaire du bien.

« Il ne manquait plus que je loue à des talibans. » Interloqué, Sebti Bouadjadja n’en croit pas ses oreilles. Cette phrase vient d’être marmonnée par la propriétaire d’un appartement qu’il a réservé sur Airbnb, quelques minutes après leur arrivée dans la location pour l’état des lieux. Ce samedi 25 décembre, ce chef d’entreprise originaire de Mulhouse a décidé d’emmener sa mère et son fils de 14 ans voir une partie de la famille à Annecy. Atteinte de la maladie de Parkinson et récemment victime de deux AVC, la maman se déplace avec difficulté. Sebti décide donc de louer un appartement confortable sur Airbnb. Mais la location ne se passe pas comme prévu.

À peine arrivée sur les lieux, la propriétaire les dévisage avec agacement, se rappelle Sebti. Un bonjour « désagréable », et une rapide découverte de l’appartement plus tard, la femme chuchote dans sa barbe : « Il ne manquait plus que je loue à des talibans ». Choqué, le Mulhousien garde le silence et poursuit la visite. « Ma mère était fatiguée alors j’ai demandé à l’installer avant de finir le tour des lieux », explique-t-il. Là, l’Annécienne s’anime et lance : « Je ne vous sens pas, je ne loue pas. »

« Allez, hop hop », insiste-t-elle en indiquant la sortie à la petite famille. Étonné de cette volte-face soudain, Sebti explique qu’il a réservé et payé les 460 euros demandés. « Je lui ai dit : s’il est 21h30, où est-ce que vous voulez qu’on aille dormir maintenant ? Elle m’a répondu que ce n’était pas son problème », relate-t-il. En colère, le chef d’entreprise considère qu’il a été victime d’un acte de discrimination. « Elle a fait un délit de faciès. C’était humiliant », souffle-t-il.

« Je suis victime de xénophobie et de racisme. Je vais mettre ça sur les réseaux sociaux pour que tout le monde voie que vous êtes une raciste et que ne voulez pas louer un appartement à un Arabe », assène-t-il à la propriétaire de l’appartement dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux le soir même.

Airbnb a contacté le père de famille pour l’informer que la femme avait été bannie de la plateforme et la réservation lui a été remboursée. Sebti Bouadjadja a contacté son avocat qui a porté plainte auprès du procureur de la République d’Annecy. De cette procédure, il attend une condamnation, « même symbolique », de la propriétaire, pour montrer à son jeune fils, choquée par la scène, « qu’en France, la discrimination est punie ».

Par Inès de Rousiers / leparisien

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