Louisa A. R. / lejourdalgerie
Après des années de lutte et de service dans la CGEA, une organisation nationale de défense des entrepreneurs et des investisseurs algériens, sa présidente, Saïda Neghza, a décidé de quitter le pays le 15 septembre prochain.
«C’est une décision est irrévocable», dira la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). Mais avant de partir, Neghza veut s’assurer d’avoir choisi la personne adéquate qui pourra assurer la relève. «Avant de partir, je veux m’assurer de laisser l’organisation entre de bonnes mains. Pour cela, j’ai demandé aux responsables de la Confédération de choisir un nouveau président qui reprendra le flambeau».
Pourquoi ce choix ? Pourquoi abandonner au moment où le pays à plus besoin d’elle ? Neghza évoque un sabotage au plus haut niveau. «Aujourd’hui, je ne peux rien donner pour mon pays. Les portes sont fermées», a-t-elle déploré. «Je lutte pour la survie depuis 7 ans. Mais je trouve anormal de continuer à subir les mêmes persécutions, comme autant de la Issaba», a-t-elle dénoncé. Ce qui dérange la présidente de la CGEA, c’est l’indifférence dont elle fait objet, selon elle. «Ce qui me fait mal, c’est quand de grandes personnalités africaines, notamment des chefs d’Etat me sollicitent pour assurer le même travail que je fais en Algérie, alors que dans mon pays on essaye de m’écarter». Dans le même contexte, Saida Neghza est revnue sur le climat de l’investissement. La relance de l’investissement et la création de richesses et d’emplois passent par la garantie d’un environnement idoine. Hélas, le comportement que vient de dénoncer la présidente de la CGEA n’aide pas à asseoir un tel climat.
Pour faciliter l’acte d’investir en Algérie, Neghza a insisté sur l’importance de la numérisation.
Sur le plateau d’Ennahar TV, elle a rappelé que le président de la République lui-même est monté au créneau à plusieurs reprises pour exhorter l’administration à lever les entraves devant les porteurs de projets et insisté sur la numérisation pour accélérer la cadence des investissements. Ces instructions, a-t-elle regretté, ne sont malheureusement pas appliquées sur le terrain. «Sans la numérisation, les mêmes problèmes persisteront d’ici 20 ans», a-t-elle ajouté. Les administrations sont censées être les premières à adopter ce processus, dira Neghza, qui s’étonne de la persistance des anciennes méthodes d’enregistrement de données. «Il n’est pas normal de trouver des documents entassés dans une administration au service du citoyen, comme les Impôts !».
La présidente de la CGEA n’a pas omis d’aborder les entraves liées à l’investissement dans le secteur de l’Agriculture. Elle a jugé que les crises du lait et de la pomme de terre qui ont défrayé la chronique ces derniers temps sont maîtrisables, si les investisseurs dans le secteur étaient partie prenante pour trouver une solution à ce problème. Saida Neghza a déclaré, à cet effet, que les organisations patronales existantes en Algérie sont en mesure de mettre fin à cette crise, précisant que beaucoup d’hommes d’affaires sont prêts à investir dans ces créneaux.
Louisa A. R. / lejourdalgerie