Par Zahir Radji / lechiffredaffaires
Révision à la hausse de la marge bénéficiaire du lait subventionné
L’Algérie est des gros importateurs de la poudre de lait dans le monde. Entre 1 et 1,5 milliards de dollars sont déboursés annuellement pour répondre aux besoins de la population. Selon le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA, Hadj Tahar Boulenouar, près de 5 milliards de litres sont consommées/an, dont la poudre est importée à près de 1,5 milliards de dollars.
Des quantités énormes et qui interpelle plus qu’une personne sur la nécessité de développer cette filière en local. La production du lait cru dans notre pays est toujours faible, voir marginale, ne dépassant pas les 1,2 millions de litres/an, et ce, en dépit des potentialités existantes, a déploré Boulenouar.
Le véritable défi, dira le président de l’ANCA, est de développer une production locale du lait. « Il est profitable de consacrer ces sommes d’argent à l’élevage des vaches laitières et caprins pour augmenter la production nationale en lait cru. Actuellement, la production locale du lait ne dépasse pas 2 millions de litres/an. Une quantité insignifiante et loin des potentialités existantes dans notre pays», suggère-t-il.
L’exemple de la wilaya de Ghardaïa qui a arrivé à atteindre son autosuffisance en cette matière et d’alimenter les wilayas limitrophes est un modèle à dupliquer, en le généralisant à d’autres wilayas au niveau des wilayas à vocation lait, à l’instar de Sétif, Tizi Ouzou,Sidi BelAbbès et Souk Ahras.
« Les opérateurs de cette Wilaya ont compté sur leurs propres moyens loin des interventions des autorités et de l’ONIL. Avec cette politique Ghardaïa arrive à assurer l’autosuffisance et à dégager même des excédents pour les Wilayas limitrophes», a souligne Laala Boukhelfa, expert en agriculture. Ceci montre la capacité de l’Algérie d’augmenter ses capacités de production et d’assurer sa sécurité alimentaire.
Sur un autre régistre, le président de l’ANCA a salué la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune sur l’augmentation de la marge bénéficière de 1 DA pour les transformateurs et de 2 DA pour les distributeurs. À travers cette décision, le gouvernement s’est attaqué directement à l’origine du problème, dira Boulenour, en précisant cette maigre marge est à l’origine de la pénurie du lait en sachet. « L’augmentation de la marge bénéficiaire pour le transformateur l’encourage à produire plus. Même chose pour le distributeur qui va pouvoir couvrir son réseau de distribution. Les commerçants détaillants seront approvisionnés d’une manière régulière. Tous cela contribuera à la disponibilité du lait à travers les quatre coins du pays», a-t-il souligné.
D’ailleurs, une nouvelle carte de production et de distribution du lait sera prochainement adoptée pour assurer «un approvisionnement régulier» à travers le pays et remédier aux perturbations enregistrées dans la distribution de ce produit vital, a fait savoir le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Ahmed Mokrani. «Un rapport détaillé a été soumis aux pouvoirs publics, incluant les propositions du ministère pour garantir un approvisionnement équilibré des wilayas en lait subventionné, selon la densité de la population, tout en élargissant les opérations de distribution aux grandes surfaces commerciales», a-t-il déclaré.
À travers cette nouvelle réorganisation, le gouvernement veut en finir avec les perturbations répétitives de ce produit et également avec les longues files d’attentes devant les points de vente du lait en sachet.
Par Zahir Radji / lechiffredaffaires