La société algérienne est solidaire, accueillante et très facile à vivre. Mais pourquoi donc ça ne marche pas ?
Tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département du Tourisme n’ont rien fait d’autre que gérer une crise permanente, sans qu’à aucun moment, l’un d’eux ait esquissé un réel plan de développement du secteur.
Tous les directeurs de l’Office national du tourisme qui, durant leurs mandats se sont baladés dans les Salons les plus prestigieux dédiés à faire la promotion de la destination Algérie, n’ont visiblement rien pris dans leur filet: pas un touriste. Un ratage complet sur toute la ligne. S’il y a un secteur qui n’arrive pas à se relever depuis les coups durs du terrorisme durant les années 90, c’est bien le tourisme qui, disait-on au tout début du XXIe siècle, souffre de la mauvaise image véhiculée par la décennie noire. Les ministres du Tourisme et les responsables de l’Onat qui s’étaient succédé ces 20 dernières années ont accepté les postes, les salaires et les privilèges qui vont avec, et justifié leur échec patent par la mauvaise image que renvoie l’Algérie à l’étranger.
La principale mission de tout ce beau monde était justement le placement du pays dans les agendas des tour- opérateurs du monde entier.
Ouverte à plusieurs genres de tourisme, du cultuel à l’historique en passant par le saharien, le culturel et balnéaire, l’Algérie est un véritable marché touristique, actif 12 mois sur 12. La saison estivale qui pointe du nez avec ses lacunes, ses ratages et l’inconséquence de ses gestionnaires à tous les étages, n’est que la partie apparente de l’iceberg. Le grand scandale du tourisme en Algérie ne se résume pas à l’amateurisme des responsables qui en ont la charge.
Le tort est partagé par les départements des Transports, de la Culture, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances. Bref, une bonne partie du gouvernement est impliqué dans le ratage complet qui dure depuis plus de 20 ans et qu’aucun Exécutif ne veut assumer.
De tous les ministres de la République, censés contribuer à l’essor de la destination Algérie, personne ne voit un touriste à sa porte à l’exception du ministre directement chargé de la besogne. Et même lui, disons-le franchement, a tendance à ne voir que le père de famille qui cherche quelques mètres carrés sur une plage. Une mission que ses services décentralisés n’arrivent pas à accomplir convenablement.
La grande faute de tous les politiques est d’avoir pensé qu’il suffisait de confier un portefeuille à un cadre et s’en laver les mains ensuite.
On en arrive, 20 ans après la fin du terrorisme à ce que le reste du monde découvre la beauté de nos sites naturels, l’importance de nos sites historiques et cultuels par l’entreprise de Youtubeurs curieux. Ces derniers réconcilient le peuple avec lui-même.
Les Algériens découvrent qu’ils n’ont rien à envier à qui que ce soit, qu’ils forment une société solidaire, accueillante et très facile à vivre.
Mais pourquoi donc ça ne marche pas? Pourquoi le pays est un désert touristique? Posons donc la question à nos ministres, tous nos ministres, sans exception!
Saïd BOUCETTA / lexpressiondz