lexpressiondz / Kamel BOUDJADI
Onze millions de litres d’huile d’olive est le butin de la récolte de cette année. C’est le chiffre révélé, hier, à la radio par les services de l’agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou. Après une récolte difficile, les 480 huileries réparties à travers les communes, entre industrielles et semi-industrielles, ont trituré une récolte abondante, cette année, estimée à 24 000 quintaux l’hectare. Une récolte très satisfaisante comparée à celle de l’année passée qui était maigre. En fait, les services agricoles qui ont bien accompagné les producteurs durant la récolte ont mobilisé les techniciens tous les jours sur le terrain. Ils ont travaillé surtout dans la sensibilisation et le conseil.
Mais, la récolte, grande ou petite, connaît toujours le même sort pour diverses raisons qui ne dépendent pas toujours des services de l’agriculture. D’autres secteurs, comme le commerce, peinent à intégrer la mécanique qui consiste à mettre le produit à la portée des acheteurs. En effet, seules des quantités insignifiantes se retrouvent sur les circuits commerciaux légaux. L’essentiel de la récolte disparaît. Une disparition qui signifie, faut-il le souligner, une absence inexpliquée sur le marché malgré l’importance de la récolte.
En fait, cela s’explique par le fait que les 11 millions de litres produits se retrouvent dans les stocks destinés à la consommation familiale. Les citoyens gardent les huiles produites pour les besoins personnels et quand ils viennent à vendre, la procédure se fait via des réseaux de connaissances qui fuient complètement les circuits commerciaux. Un fait que les services de l’agriculture ne peuvent pas, seuls, affronter car il relève principalement de la direction du commerce qui devrait, selon des citoyens eux-mêmes, chercher des moyens d’attirer ces grandes quantités dans les étals des commerces.
Aussi, l’initiative prise par quelques producteurs dans l’optique de créer des coopératives spécialisées peut s’avérer efficace pour attirer l’huile d’olive produite par les familles. La spécificité de l’oliveraie locale rend difficile l’opération car toutes les familles possèdent des dizaines d’oliviers et rarement des centaines d’oliviers qu’elles récoltent pour les besoins familiaux. Ce qui empêche l’émergence de grandes propriétés disposées à agir en concertation et en groupe pour une vente organisée de la production.
Mais, hélas, même ces coopératives se retrouvent dans d’autres problèmes qui les empêchent d’être très efficaces. Le système fiscal appliqué à cette catégorie est plus dissuasif qu’incitatif, selon nos interlocuteurs qui continuent de défricher le terrain pour parvenir à intégrer cette richesse dans l’économie nationale. Jusqu’à présent, enfin, ces quantités produites ne risquent pas de se retrouver dans les circuits commerciaux, sans l’apport des pouvoirs publics qui doivent organiser la vente de l’huile d’olive de la région qui en possède, bénéficiant,ainsi, d’ une bonne réputation à travers l’Algérie.
lexpressiondz / Kamel BOUDJADI