Paris veut revoir “unilatéralement” l’accord de 1968 avec l’Algérie

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La tension entre Alger et Paris risque d’être ravivée davantage après les injonctions données aux préfets par le ministre français Gérald Darmanin –jouant l’offensive depuis plus d’un an- de procéder aux expulsions des Algériens sans pour autant tenir compte si ces derniers bénéficient ou non de l’accord de 1968.

Une décision qui laisse supposer que les autorités françaises seraient déterminées a revoir unilatéralement ledit accord conclu avec l’Algérie en 1968.

Si Emmanuel Macron a essayé de jouer l’apaisement après ses propos hostiles envers l’Algérie qui elle a répondu du tac au tac en rappelant dans un premier temps son ambassadeur a Paris et d’interdire ensuite le survol de son territoire aux avions militaires français, la déclaration de son ministre de l’Intérieur Darmanin de procéder au retrait des titres de séjour aux Algériens, synonyme d’expulsion, risque d’élargir le fossé entre Alger et Paris.

Le Parisien a rapporté, faut-il le rappeler, dans un article publié jeudi 7 octobre que Gérald Darmanin a réuni en début de semaine l’ensemble des préfets et patrons des directions centrales, dans le but d’évoquer la radicalisation et l’immigration irrégulière. Le jour même, il aurait enjoint les hauts gradés a délivrer des obligations de quitter le territoire français (OQTF) contre les étrangers qui se rendent coupables d’un trouble a l’ordre public.

«Prenez des risques»

Enfonçant le clou, le ministre français de l’intérieur aurait insisté sur le fait de ne pas prendre en considération si ces derniers peuvent, ou non, bénéficier de l’accord de 1968, indique le Parisien. Selon un témoin, Darmanin aurait ainsi déclaré: «Prenez des risques, même si vos décisions sont ensuite cassées par les tribunaux», a rapporté Valeurs actuelles.

L’entourage de Gérald Darmanin, interrogé par le média sur la question, a nié toute volonté politique de renégocier la convention de 1968. «Ce que Gérald Darmanin a demandé aux préfets, et c’est ce qu’il leur demande depuis un an maintenant, c’est de prendre les mesures de retrait de titres pour les étrangers qui troublent l’ordre public, dont les Algériens, assure une source auprès de nos confrères. Si jamais il y a un risque juridique avec la convention de 1968, le juge tranchera et on aura fait avancer la jurisprudence.»

Echoroukonline

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