Afin de freiner l’envolée des prix à la pompe provoquée par la guerre en Ukraine, la France a appelé lundi 27 juin les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production de « manière exceptionnelle ». La France souhaiterait notamment que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dopent davantage leur production pour stabiliser le marché.
La France a appelé lundi 27 juin les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production de « manière exceptionnelle » et plaidé pour une « diversification des approvisionnements » vers l’Iran et le Venezuela afin de freiner l’envolée des prix à la pompe provoquée par la guerre en Ukraine.
« Nous avons besoin que les pays producteurs produisent davantage de manière exceptionnelle », le temps de passer le cap de la crise, « l’objectif de la neutralité carbone restant clairement réaffirmé », a déclaré la présidence française en marge du sommet du G7 à Elmau en Allemagne.
« Je suis au maximum, maximum »
Le président américain Joe Biden doit en discuter à l’occasion de sa visite en Arabie saoudite en juillet.
Son homologue français Emmanuel Macron est aussi « en contact » avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, ainsi qu’avec le nouveau président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, a relevé l’Élysée.
Au cours d’un échange capté par les caméras à Elmau, le président français a d’ailleurs rapporté à Joe Biden la teneur d’un appel avec son homologue des Émirats concernant les capacités des pays producteurs de pétrole.
« Il m’a dit deux choses : la première “je suis au maximum, maximum” […] » s’agissant du nombre des barils mis sur le marché par les Émirats, selon Emmanuel Macron.
« Et puis il a dit que (les) Saoudiens pouvaient augmenter de 150 (milliers de barils par jour). Peut-être un peu plus, mais ils n’ont pas d’énormes capacités avant six mois », a ajouté Emmanuel Macron.
Les yeux rivés vers l’Iran et le Venezuela
À leur dernière réunion début juin, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, le premier exportateur mondial d’« or noir », ont accepté d’ouvrir un peu plus les vannes. Mais les Occidentaux souhaiteraient qu’ils dopent davantage leur production pour stabiliser le marché.
La présidence française estime aussi qu’« il y a des ressources ailleurs qu’il faut aller explorer aussi », lorgnant sur les capacités de l’Iran et du Venezuela. Ces deux pays pétroliers sont soumis à des sanctions américaines.
« La négociation sur le dossier nucléaire iranien est aujourd’hui bouclée en ce qui concerne le nucléaire mais ne l’est pas en ce qui concerne la relation entre l’Iran et les États-Unis sur une question spécifique, les sanctions américaines liées au terrorisme », a-t-elle dit.
« Donc il y a un nœud à dénouer le cas échéant » afin que le pétrole iranien puisse être « remis sur les marchés », a-t-elle souligné. « Le pétrole vénézuélien doit aussi pouvoir être remis sur le marché », a poursuivi l’Élysée.
Plafonner les prix du pétrole
La France est par ailleurs favorable à la proposition américaine de plafonnement des prix du pétrole (« price cap ») mais juge nécessaire de l’élargir au gaz et à tous les acteurs du marché.
« Le principe d’un price cap est acceptable, il peut être soutenu mais son mode d’emploi est assez incertain. Il faut qu’il soit le plus large possible », a estimé la présidence française, appelant à des « discussions approfondies ».
Ouest-France avec AFP