Projet Solar 1.000 mégawatts : Lancement d’avis d’appels d’offres avant la fin de l’année

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Reportés à deux reprises, les avis d’appels d’offres relatifs au projet Solar de 1.000 mégawatts (MW) seront lancés avant la fin de l’année. C’est ce qu’a annoncé Smaïl Mougari, directeur général de la société des énergies renouvelables «Shaems» lors de son intervention au forum d’affaires algéro-Union européenne sur l’énergie.
La deuxième journée de cette manifestation a été consacrée aux énergies renouvelables et à l’étude d’opportunités d’investissement.  Mougari a expliqué que ce projet constitue la première phase de programme de réalisation de 15.000 MW d’ici à 2035.Il a fait savoir qu’aucune date n’a encore été fixée pour le lancement des avis d’appels d’offres. Il s’est contenté de dire avec certitude que l’opération interviendra avant la fin de l’année en cours. «Si nous arrivons à entamer les travaux avant juin 2023, nous pouvons  réceptionner la centrale solaire de Bechar de 50 MGW  avant la fin de l’année et avoir ainsi le premier KLW. La phase de construction ne prend pas beaucoup de temps. Pour les autres centrales de 300 MG, la réception peut aller jusqu’à 2024 mais cela ne vas pas nous empêcher de lancer la prochaine phase», a-t-il ajouté, rappelant qu’il est prévu de lancer 1.000 MW chaque année dans d’autres wilayas  hormis les 5 prévues dans la première phase (Bechar 50MW,   Laghouat 300 MW, El Oued 300 MW, Touggourt 250 MW et Ouargla 100 MW). «Pour l’année prochaine, nous pouvons lancer même plus pour rattraper le retard accusé dans le lancement de la première phase», a-t-il assuré. Mougari a, toutefois, expliqué que le premier reporta été décidé suite à la demande des investisseurs qui  souhaitaient avoir plus de temps en vue de réaliser des études de sol  et d’environnement ainsi pour prospecter le marché d’autant qu’ils ont été soumis à l’exigence d’assurer un contenu local à hauteur de 30%.
Du coup, il n’y a pas eu de remise des cahiers des charges. Le second report répondait à des considérations de financement. Il poursuit que certains investisseurs étaient prêts à déposer des offres avec un montage financier extérieur. Une option qui a été rejetée.
Pour le financement de ce projet, le gouvernement a opté pour un montage local bonifié, a-t-il précisé à l’assistance composée d’opérateurs européens et nationaux et d’experts dans les énergies renouvelables. «De notre côté, nous avons profité de ce report pour  bien mûrir le projet, notamment dans son aspect financier. Les  conditions seront annoncées ultérieurement aux investisseurs. Le financement local nous permettra de gagner du temps dans la phase  de clôture financière», a-t-il dit, en informant que le dépôt des offres techniques et financières se fera en même temps.
Après évaluation des offres techniques, les soumissionnaires  retenus seront invités à présenter leurs offres financières, d’après les explications du DG de «Shaems». La question du financement de ce projet a été fortement débattue. Le directeur de financement et des investissements financiers auprès de la Société Générale Algérie, Fouaz Sid, a indiqué que les projets des anergies renouvelables (EnR) sont capitalistiques et nécessitent de mobiliser des ressources sur le long terme». Il va sans dire que ce programme de 2035 et le projet d’hydrogène vert  constituent un investissement de 30 milliards de dollars. Il a indiqué que l’implication des banques et des institutions financières ne peut suffire. D’où l’impératif de chercher d’autres sources de financement pour réaliser ce programme qui nécessite également le lancement d’une réflexion sur une stratégie portant sur un contenu local et la mise en place d’un cadre réglementaire pour encourager les industriels à recourir à l’énergie solaire. Le représentant de Total Algérie, Abdelkrim Dziri, a souligné que comme acteur «historique» en Algérie dans les énergies fossiles, «nous sommes prêts à participer  dans cette dynamique de transition énergétique».
Intérêt pour le marché du carbone
Outre la production annuelle de plus de 2.000 GWH d’énergie électrique et l’économie de 549 million m3 de gaz, le programme des ENR permet également d’éviter l’émission de 1 million de tonnes de carbone (CO2). Un gisement qui intéresse les investisseurs européens. Abdelkrim Dziri a indiqué que Total Algérie dispose de tout un département dédié à la valorisation du carbone sans cacher l’ambition de participer dans la valorisation de ce gisement. D’après lui, pour décarbonater, il faudrait imposer une taxe carbone, notamment pour le secteur industriel. «C’est ce qui poussera nos industriels à favoriser les ENR. Pourvu que le prix soit aussi compétitif que celui de l’électricité», a-t-il dit. Dans ce contexte, Fouaz Sid préconise de mettre en place une réglementation pour la création d’un marché du carbone mais aussi la création de l’agence nationale de certification de crédit carbone. «Cette agence permettra de valoriser et vendre le carbone à l’international et de faire des rentrées en devises pour l’Algérie», a-t-il dit, précisant qu’une tonne de CO2 est cédée à 70 dollars sur le marché international.
Wassila Ould Hamouda / horizons

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