Rush des touristes algériens vers la Tunisie L’occasion perdue des opérateurs algériens

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Une donne qu’ils n’ont vraisemblablement pas su anticiper. Sachant pourtant que les frontières fermées pour des raisons sanitaires ne pouvaient le rester indéfiniment.

Le secteur du tourisme va- t-il rater l’opportunité en or qui s’offre à lui pour commencer à balbutier? La question est posée. Sachant qu’il n’a pratiquement jamais réussi l’essor qui était attendu de lui, soit par manque de stratégie ou d’une réelle politique qui auraient pu en faire un des fers de lance de l’économie nationale. La gabegie dans laquelle il s’est installé durablement vraisemblablement ne prendra certainement pas sur un coup de baguette magique.

La situation actuelle en dit long sur cet état d’esprit. La réouverture des frontières avec la Tunisie va priver incontestablement le secteur de centaines de milliers de touristes algériens. Une donne que les professionnels n’ont vraisemblablement pas su anticiper. Sachant pourtant que les frontières fermées pour des raisons sanitaires ne pouvaient le rester indéfiniment avec une situation, sur ce plan- là, maîtrisée depuis un moment déjà. Il faut, donc, s’attendre à un rush après la réouverture des frontières avec notre voisin de l’Est. Une des raisons principales se trouve dans une meilleure prestation des services. Les prix pratiqués par les professionnels du secteur, que cela soit en ce qui concerne la location ou la restauration, sont de très loin plus accessibles que ceux affichés par nos hôteliers et restaurateurs avec une meilleure qualité en prime.

Une occasion ratée pour que les opérateurs nationaux puissent s’aligner sur les tarifs appliqués par nos voisins, mettre au niveau international leurs infrastructures comme l’ont fait ces pays dont la culture touristique est attestée. Ce qui va immanquablement les priver de ce filon qu’ils ont pensé avoir définitivement acquis pour en avoir fait vraisemblablement une «affaire» purement mercantile et ne pas avoir su promouvoir ces atouts qui font la différence dans le secteur touristique. Alors que l’Algérie en est, intrinsèquement, mieux dotée. Saisiront-ils l’engouement qu’ils suscitent actuellement et qui inscrit l’Algérie dans le cercle que l’on pensait fermé des destinations privilégiées du tourisme d’aventure? Un reportage de France 24 interpelle à ce sujet.

Cette chaîne de télévision française l’a en effet relevé et mis en exergue notant l’intérêt que portent les touristes américains pour ce type de tourisme dans notre pays. Faisant référence au clip devenu viral de DJ Snake qui a fait une promotion exceptionnelle de la destination Algérie auxquels il faut aussi associer des reportages remarquables d’influenceurs internationaux qui n’ont pas lésiné sur leurs efforts pour la rendre attractive. Ce que n’a pu réalisé aucune «stratégie» de communication jusqu’à ce jour. Les grandes foires internationales, Paris, Berlin, Londres, Barcelone… «messes» du tourisme mondial auxquelles participent régulièrement, annuellement les agences nationales de voyage n’ont pas drainé grand monde tout comme elles n’ont pas profité à l’économie nationale. Le secteur du tourisme en Algérie représente en effet à peine 8% du Revenu National Brut (somme des revenus perçus, pendant une période donnée, par les agents économiques nationaux).

Une maigre performance au vu des atouts touristiques exceptionnels du pays. L’Algérie qui détient 1200 km de côtes méditerranéennes est pourvue d’une étendue désertique de quelque 2 millions de km2. Elle recèle deux parcs nationaux dont celui de l’Ahaggar (Tamanrasset) et du Parc national du Tassili (Djanet), qui couvre une superficie de 138000 km2. Ce qui en fait le premier parc d’Algérie par la taille. Il est classé depuis 1982 au patrimoine mondial et réserve de biosphère depuis 1986 par l’Unesco. Le nombre de ses gravures rupestres, fait de lui le premier site à l’échelle mondiale. Sept de ses monuments et sites sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. On dénombre aussi 288 sources thermales et quelque 588 plages à travers le territoire national. Autant de potentialités qui doivent constituer le «bras armé» d’un secteur touristique, moribond, qui a tout pour être flamboyant… 

lexpressiondz / Mohamed TOUATI

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