Téléphonie mobile : Les opérateurs appelés à améliorer la 4G

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Tahar Kaidi / Elmoudjahid

Le Premier ministre a réitéré, lors de la dernière réunion du gouvernement, son appel aux opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Ooredoo) au respect de leurs engagements vis-à-vis de leurs clients, particulièrement en matière de qualité des prestations de service et d’amélioration de la couverture, tant au niveau des villes que dans les localités éloignées.

Aïmene Benabderrahmane est intervenu à l’issue de la présentation pour examen par le gouvernement de trois projets de décrets exécutifs portant approbation des modifications des cahiers des charges annexés aux décrets exécutifs n°16-235, 16-236 et 16 237 du 04/09/2016 portant approbation des licences d’établissement et d’exploitation de réseaux publics de télécommunication mobile de quatrième génération (4G) et de fourniture de services de télécommunications au public, attribués à Algérie Télécom Mobile, Wataniya Télécom Algérie et Optimum Télécom Algérie.

Contacté par El Moudjahid, Zine El Abidine Ouerdi, spécialiste en économie numérique et nouvelles technologies, rappelle que la qualité de service des télécommunications mobiles dépend, pour chaque opérateur, de ses choix d’infrastructure technologique, des investissements faits pour acheminer le trafic sur son réseau et des conditions d’exploitation.

«Les Algériens, hyperconnectés, restent mécontents de la qualité des services offerts et des opérateurs et imputent cette situation à l’opérateur public. Les pouvoirs publics ont bien conscience que les opérateurs de télécoms sont des acteurs clés de la transformation numérique du pays», explique-t-il avant de déplorer que l’infrastructure numérique en Algérie est «peu performante» en raison d’un «retard incompréhensible» dans l’amélioration des installations de base qui permettent aux usagers particuliers et professionnels un accès «rapide» aux différentes plateformes et services numériques.

Le spécialiste affirme que les autorités publiques ont adopté une démarche qui repose sur la numérisation tous azimuts des services de l’État pour permettre aux citoyens d’avoir accès aux services administratifs et de juguler la bureaucratie par un souci de transparence et d’amélioration du service public, ainsi que la lutte contre la corruption, comme la fraude fiscale et fluidifier les opérations financières.
«La modernisation des secteurs publics ne peut se faire sans le recours aux TIC, notamment pour la dématérialisation des échanges entre les administrations, les citoyens et les entreprises», assure-t-il, estimant que si cette stratégie est censée faire la part belle aux technologies, au digital et aux industries et services numériques innovants à très forte valeur ajoutée pour l’économie, elle doit aussi «se libérer» d’une gestion administrative stricte de domaine technique.


En outre, Ouerdi regrette «l’absence d’une vision stratégique» pour un secteur vital comme celui des TIC, laquelle vision conditionne, selon lui, la compétitivité de nombreux autres secteurs d’activités économiques.
«Le retard enregistré, poursuit-il, est dû à une gestion administrative qui met l’accent plutôt sur la surveillance et le contrôle que sur la performance et l’accessibilité.


D’où l’impératif de mettre à niveau les installations de base et toutes les infrastructures techniques d’un pays aussi vaste que l’Algérie afin de réussir cette transformation vers l’économie de l’information, comme plateforme solide pour la société de savoir car les nouvelles technologies sont caractérisées par cette forme de développement exponentiel accéléré d’un côté et de l’autre par des pratiques d’appropriation aussi rapide de la part des usagers. Les services Internet en Algérie ne se sont pas mis au diapason des ambitions de l’Algérie, de ses capacités et la population d’usagers qui tutoie les 30 millions d’utilisateurs».


Le spécialiste en économie numérique et nouvelles technologies notera que beaucoup de pays ont affecté de «très importantes» enveloppes financières au développement de leurs infrastructures numériques alors que d’autres sont restés en marge de cet investissement malgré l’existence de ressources suffisantes.


Il n’omet pas de préciser qu’il s’agit de faire un choix stratégique : être à jour ou traîner dans le sous-développement sans perspectives et laisser sa population dans un total déphasage avec le développement technologique et toutes les facilités qui contribuent au confort de la vie.


Pour lui, cette accélération devrait être accompagnée d’une «gestion efficace» qui met l’accent sur le principe de l’accès massif aux différentes plateformes numériques, à la digitalisation des services et des administrations.
Ouerdi plaide à la fin pour une réforme du secteur des télécommunications qui s’impose de ce fait comme une priorité, «si l’on ne veut pas rater le train de la transformation numérique en cours dans le monde» et sans quoi, les autres chantiers économiques risqueraient d’être «freinés».

Tahar Kaidi / Elmoudjahid

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